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Évaluations digitalisées des apprentissages : l'exemple d'un cours de géopolitique en école supérieure de commerce
Barbara Szafrajzen  1@  , Lionel Rivière  2, *@  
1 : IMSIC
Aix-Marseille Université - AMU
2 : Montpellier Business School
Montpellier Business School (MBS)
* : Auteur correspondant

La crise liée au COVID-19 conduit le gouvernement à demander aux différentes structures éducatives d'assurer une forme de continuité pédagogique. C'est ainsi que des transformations pédagogiques vont voir le jour en urgence, et précisément dans le domaine de l'évaluation (Detroz, Tessaro, Younès, 2020). Se pose alors la question de l'équité et du contrôle du plagiat (Kier, 2014 ; Belter & Du Pré, 2009) lors des évaluations digitalisées.

Au sein de notre terrain de recherche (une école supérieure de commerce à Montpellier), il est décidé de généraliser l'usage de la solution TestWe[1]. Largement déployée dans de nombreuses structures pédagogiques, la solution nécessite néanmoins une réelle adaptation de la part des enseignants et une acceptation des problèmes pouvant découler de son utilisation.

Par ailleurs, au travers de ses niveaux de paramétrages de sécurité, la solution doit permettre de contrôler le plagiat et de maintenir une certaine qualité académique : en effet, TestWe permet d'interdire par exemple l'accès aux ressources (supports de cours enregistrés, accès à la plateforme Moodle) se trouvant sur l'ordinateur sur lequel est réalisé l'examen -y compris à un moteur de recherche-. En cas de tentative de sortie de l'épreuve, l'examen se bloque, obligeant l'étudiant concerné à demander un code « surveillant » auprès du centre des examens (CEDEX) ou directement auprès de son enseignant.

De surcroît, depuis janvier 2021, l'école a renforcé le dispositif de sécurité antifraude en adossant à la solution l'usage d'un Proctoring -appelé ProcotrWe- et fonctionnant par prise de photos dès le commencement de l'épreuve (vérification de l'identité) et durant le déroulement de celle-ci (l'utilisation est laissée à la discrétion des enseignants qui peuvent ou non l'activer).

Le présent article présente une évaluation digitalisée à la suite d'un cours de géopolitique dispensé à des étudiants des programmes Bachelor (L1, L2) et Grande École (M1) d'une école supérieure de commerce. Lors de la crise sanitaire, ce cours a été dispensé de manière mixte ou totalement en distancié : l'enseignant a réalisé son cours magistral tantôt en présentiel face aux étudiants tantôt en visioconférence.

En 2020, l'évaluation digitalisée n'utilisait pas encore la plénitude d'un dispositif antifraude, contrairement à l'année suivante. Toute chose égale par ailleurs, l'étude compare les résultats obtenus par les étudiants du Bachelor et du Programme Grande École (2eannée) à ce même examen de géopolitique sur trois années consécutives : l'année universitaire 2018-2019, 2019-2020 et 2020-2021. Elle tente de mesurer si cette solution d'évaluation digitalisée est tout à la fois équitable et dissuasive pour éviter la tricherie.


[1] La plateforme est utilisée dans un premier temps en phase de test à la rentrée 2018 auprès de quelques enseignants volontaires puis déployée à la rentrée suivante pour l'ensemble des étudiants de première année du programme Grande École (L3). Il s'agissait aux prémices de rationaliser les coûts des épreuves en présentiel se déroulant dans des locaux loués durant plusieurs semaines d'affilée.


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