Consultation des contributions > Par auteur > Adam Catherine

Pourquoi former aux compétences transversales dans les curricula d'ingénieur aujourd'hui Tensions, injonctions et leviers d'action
Catherine Adam  2, 1, *@  , Lydia Djennadi  2, 3, *@  , Mylène Chalifoux  4, *@  , Christiane Papineau  4, *@  , Delphine Ducarme  5, *@  , Myriam Banaï  6, *@  , Denis Lemaître  2, 7, *@  
2 : Unité de recherche Formation et apprentissages professionnels
ENSTA Bretagne
1 : ENSTA Bretagne-Brest
ENSTA Bretagne
3 : Centre de recherches en économie appliquée au développement  (CREAD)  -  Site web
4 : Ecole de Technologie Supérieure [Montréal]  (ETS)  -  Site web
5 : Ecole Polytechnique de Louvain
6 : Ecole Polytechnique deLouvain
7 : Ecole Navale
Ecole Navale
* : Auteur correspondant

Résumé

Dans l'enseignement supérieur, les questions relatives à la formation et l'acquisition de compétences dites transversales et des pédagogies à déployer pour cela ne sont pas nouvelles (Rey 1996) et ne cessent de s'accroître (Boancä et Starck 2019). Dans le cadre des formations d'ingénieur, elles semblent d'autant plus centrales qu'elles se situent au carrefour de préoccupations économiques et sociales incontournables aujourd'hui. Outre les exigences du monde professionnel, le développement de ces compétences relève en effet d'enjeux sociétaux majeurs, dont le développement durable (au sens environnemental comme humain et social) dessine les contours (Lemaître, 2019). Notre symposium propose alors de traiter de l'enseignement et de l'évaluation de ces compétences dites « transversales » ou « soft skills » dans les formations d'ingénieur aujourd'hui à l'international en ré-interrogeant les pourquoi, pour quoi, pour qui et comment développer ces compétences en vue d'améliorer les pratiques actuelles et de mieux définir celles à venir. Nous cherchons à percevoir pourquoi ces formations aux compétences transversales, co-construites et co-développées par différents acteurs éducatifs dans un « agir ensemble » sont pensées et développées aujourd'hui, quelles tensions existent et à quelles conditions elles peuvent permettre aux étudiants, futurs ingénieurs, d'agir à leur tour et de co-construire l'avenir de manière socio-située, éthique et responsable. Après un bref état de l'art théorique sur ce questionnement, le propos introductif présentera un état des lieux des questions communes et divergentes que nous nous posons à propos de ces formations en lien avec les contextes (sociaux, économiques et de formation) respectifs. Puis, chacune des communications viendra éclairer un pan de ces interrogations à partir des situations de formation étudiées, dans lesquelles les intervenants exercent pour la plupart. La volonté est ainsi de porter un regard réflexif sur les pratiques pédagogiques actuelles de nos institutions et les dispositifs mis en place, de repérer des convergences et des divergences, d'identifier des marges de progression et des leviers d'action au niveau macro (les instances éducatives nationales), au niveau méso (les établissements), au niveau micro (les dispositifs et les acteurs-enseignants et étudiants). Au-delà de la complémentarité indéniable d'une approche interdisciplinaire de la question, par des intervenants de profils divers (enseignants-chercheurs, ingénieures et conseillères pédagogiques, doctorantes), traiter ce questionnement en prenant appui sur quatre terrains de recherche différents, dans différents contextes de formation (écoles d'ingénieurs et universités), dans plusieurs domaines de l'ingénierie (construction, génie civil, informatique, management, mécanique, techniques avancées), dans quatre pays francophones différents (Algérie, Belgique, Canada, France) sur trois continents est considérée comme une démarche heuristique. Dans la continuité du projet PHC Maghreb RIIME, il est question de permettre à des chercheurs des pays des Suds et des Nords d'échanger et de collaborer de façon durable sur les questions de formation des ingénieurs. Ce symposium constitue pour notre collectif une étape intermédiaire d'un projet de recherche collaboratif plus vaste avec l'ambition de ré-interroger les processus de formation des ingénieurs aux compétences transversales. Les premiers résultats de nos études appellent un renouvellement des modes de penser et d'agir pour former les futurs ingénieurs, en particulier aux compétences transversales, en accroissant la dimension collaborative, en ré-interrogeant la nécessité et les modalités d'évaluation de ces acquis ainsi que les profils requis et la formation des intervenants dédiés.

 

Abstract

In higher education, questions regarding training and the acquisition of so-called soft skills and the teaching methods to be used to that end are not new (Rey 1996) and are on the rise (Boancä & Starck 2019). Where engineering education is concerned, they appear to be even more relevant as they lie at the intersection of pressing economic and social concerns today. Beyond the requirements of the business world, the development of such skills has to do with major societal issues, the outlines of which are given by sustainable development (in the environmental, human and social sense) (Lemaître, 2019). Our symposium thus sets out to address the teaching and assessment of these so-called "soft skills" in international engineering education today by looking afresh at the why, for what purpose, for whom and how to develop them with a view to improving current practices and more effectively defining future practices. We seek to perceive why this soft skills training, jointly designed and developed by different educational stakeholders "acting together", is designed and developed today, what tensions exist and under what conditions it can empower students, future engineers, to take action themselves and jointly shape the future in a socially situated, ethical and responsible way. After a theoretical overview of this subject, the introduction will review the common and diverging questions we are asking ourselves about this training, in connection with the respective contexts (social, economic and educational). Each paper will then shed light on an aspect of these questions on the basis of the educational situations studied, for the most part where the contributors work. The intention is thus to look at the current educational practices of our institutions and the systems set up through an introspective lens and to identify similarities and differences as well as scope for improvement and drivers at the macro (national educational bodies), meso (institutions) and micro (the systems, teaching staff-stakeholders and students) levels. Over and above the undeniable complementary nature of an interdisciplinary approach to the question, by contributors from a range of backgrounds (professors, engineers and educational advisors, PhD students), addressing this subject on the basis of four different research settings, in different training contexts (engineering schools and universities), across various areas of engineering (construction, engineering, IT, management, advanced techniques), in four different French-speaking countries (Algeria, Belgium, Canada and France) across three continents, is considered to be a heuristic approach. Building on the PHC Maghreb RIIME project, the aim is to give researchers from Southern and Northern countries the opportunity to discuss and work together over the long-term on engineering education questions. For our group, this symposium represents a stepping stone towards a larger collaborative research project, the aim being to reconsider the processes for training engineers in soft skills. The initial findings of our research call for fresh thinking and action where the training of future engineers is concerned, not least in terms of soft skills, by increasing the collaborative dimension and reconsidering the need and methods for assessing these skills as well as the profiles required and training of dedicated staff.


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