Consultation des contributions > Par auteur > Agnès François

Impact d'un dispositif de classe inversée sur l'engagement d'étudiants de premier cycle universitaire en Sciences de la Vie
François Agnès  1, *@  , Marine Moyon  2, 3, 4, *@  , Morgane Locker  1, *@  
1 : Institut des Neurosciences Paris-Saclay  (UMR 9197 - NeuroPSI)  -  Site web
Université Paris-Saclay
2 : Institut Villebon – Georges Charpak  -  Site web
Université Paris-Saclay
3 : Chaire de recherche action sur l'innovation pédagogique de l'Université Paris Saclay
Université Paris-Saclay
4 : Membre collaborateur de l'Équipe de Recherche en éducation scientifique et technologique (EREST)
UQAM - Université du Québec à Montréal
* : Auteur correspondant

Comme dans d'autres disciplines, nous reprochons souvent à nos étudiants en Licence de Sciences de la Vie leur passivité : crainte de poser des questions ou d'intervenir, travail peu régulier et/ou peu efficace (apprentissage par cœur souvent privilégié au détriment d'un apprentissage raisonné), travaux dirigés non préparés à l'avance, attente de la correction des exercices plutôt que confrontation à l'erreur... Nous constatons également, chaque année un peu plus, leurs difficultés d'ordre méthodologique. Sont-ils seuls à blamer pour cela ou doit-on y voir les limites d'une pédagogie essentiellement transmissive ? À l'ère de la massification de l'enseignement supérieur, où étudier est devenu pour nombre de nos étudiants un passeport pour l'insertion sociale plus qu'une aspiration à l'élévation intellectuelle, sur quels leviers jouer pour améliorer leur motivation et leur volition ? Comment les amener à délaisser l'apprentissage de surface, pour un apprentissage en profondeur permettant progressivement d'exploiter leurs connaissances en situation concrête ? Face à ces questions, nous avons souhaité tester l'impact d'un changement radical de format d'enseignement sur l'engagement de nos étudiants de premier cycle en Biologie. Nous avons pour cela intégralement restructuré une unité d'enseignement en Licence 2. La stratégie : supprimer les cours magistraux et proposer un dispositif pédagogique hybride et inversé, mêlant phases distancielles d'acquisition de connaissances et d'observation, et phases présentielles recentrées sur le questionnement, la méthodologie et la résolution de problème. Après une phase pilote prometteuse en 2018-2019 où seuls 23 étudiants se sont vus proposer ce format d'enseignement, nous avons décidé d'étendre le dispositif à l'échelle de la promotion 2019-2020. Afin de satisfaire aux conditions d'une analyse comparative et contrôlée, la moitié des étudiants (cohorte d'intérêt) a reçu un enseignement au format inversé ; l'autre moitié constituait la cohorte contrôle. À la fin du semestre, les participants ont été invités à répondre à un questionnaire auto-rapporté adapté de modèles précédemment publiés et visant à mesurer quatre dimensions de l'engagement (comportementale, émotionnelle, agentique et cognitive). Les analyses préliminaires révèlent une différence intergroupe significative en termes d'engagement émotionnel, agentique et cognitif, avec des scores plus élevés pour les étudiants du groupe d'intérêt. Il serait désormais intéressant d'approfondir ces analyses en évaluant le degré de corrélation entre scores d'engagement auto-rapportés et réussite académique dans ce module. Dans l'ensemble, ce travail témoigne du bénéfice du dispositif hybride et inversé testé. Au delà, il fournit à la communauté enseignante de Biologie un outil de mesure de l'engagement en situation de classe inversée à l'Université.


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