A Madagascar, les efforts portés pour l'intérêt d'innover pédagogiquement dans l'enseignement supérieur se sont matérialisés après l'instauration du système LMD[1]. Un des éléments qui supporte cette idée est l'initiation d'une formation en pédagogie universitaire intitulée « PFS-CPU [2]». Cette formation, ayant débuté en 2019, résulte du partenariat entre l'ARES[3] et l'Université d'Antananarivo. Une collaboration d'enseignants belges et malgaches a donné naissance à une formation à l'innovation pédagogique pour les enseignants-chercheurs de l'université d'Antananarivo. Elle se répartit en quatre ateliers et séminaires tout au long de l'année de formation. Ces composantes sont évaluées par la réalisation d'un projet pédagogique dont la soutenance est sanctionnée par un certificat en pédagogie universitaire. Au terme de la première cohorte, des réunions d'évaluation ont eu lieu en Belgique. En parallèle à cette formation, un doctorat a été initié au cours de la formation de cette première cohorte pour étudier l'implémentation de ce dispositif dédié à l'innovation pédagogique. L'intérêt de cette thèse serait de pouvoir déterminer trois axes de recherche : identifier les pratiques pédagogiques des enseignants-chercheurs, comprendre la perception de l'innovation pédagogique et enfin déterminer les potentiels atouts ou obstacles à la pérennisation de ce dispositif au sein de l'université d'Antananarivo. Parmi ces trois axes de recherche, et grâce à une observation participante durant les réunions d'évaluation de la première cohorte en Belgique, nous avons pu dégager une première série d'éléments -issus de la dynamique entre formateurs belges et malgaches- qui pourraient agir sur la pérennisation ou le blocage de l'implémentation du dispositif. Cette communication toucherait alors les questions des modes d ' « agir ensemble ». Elle tend à analyser la dynamique collective - à travers la collaboration des formateurs belges et malgaches durant toute la formation-, ainsi que les éléments-clés qui s'en sont découlées durant les sessions d'évaluation de la première cohorte. Trois éléments de réflexion ont guidé l'évaluation de la première cohorte : les questions reliées à la collaboration entre les formateurs, à l'organisation du CPU et au contenu même de la formation. Au sein de ces trois éléments, nous avons pu ressortir les constats suivants :
- (i) nécessité d'une meilleure répartition des tâches et des responsabilités des formateurs dans la tenue des ateliers et dans le suivi des formés.
- (ii) réorganisation d'une partie du contenu de la formation afin d'assurer une meilleure cohérence des activités et une meilleure assimilation de la formation.
- (iii) réédition des critères d'évaluation du CPU pour en asseoir la validité.
Cette communication a été réfléchie à la lumière des fondements théoriques de la sociologie pragmatique qui permettra d'analyser les situations de désaccords nées de la dynamique collective entre les formateurs belges et malgaches, comme des « épreuves ».
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