Consultation des contributions > Par auteur > Lefeuvre Sonia

La verticalité d'une politique et l'agir ensemble : le cas de dispositifs « oui-si »
Sonia Lefeuvre  1@  , Gabriela Valente  1@  
1 : Education, Cultures et Politiques  (ECP)  -  Site web
Université Lumière - Lyon 2

Depuis la rentrée 2018 et à la demande du MESRI, plusieurs universités ont mis en place des dispositifs d'accompagnement destinés aux candidats dont les capacités de réussir seraient moins assurées. Quels sont les aménagements mis en place ? Qui sont les acteur.rice.s qui agissent ensemble pour leur fonctionnement ? Quels sont les enjeux de la participation au processus « oui-si » pour les enseignant.e.s-chercheur.e.s, les responsables des parcours aménagés et les acteur.rice.s de la gouvernance des universités ? Comment est interprété ce mécanisme ? S'agit-il d'un moyen pour agir ensemble en faveur des étudiants ? Ces questions sont mises en relation avec des enjeux sociaux récents qui mettent l'enseignement supérieur et l'accompagnement des étudiant.e.s à l'épreuve, comme l'augmentation d'effectifs non suivi de plus d'investissement, la pression étatique pour l'autonomie sélective des universités, la réforme du bac et la crise sanitaire. Cette proposition de communication s'inscrit dans le cadre d'une recherche en cours : Choix, Orientation, Motivation, Parcours, Accompagnement, Réussite des Étudiant.es : Les Étudiant.es « Oui-si » (COMPARE), dont le but est d'examiner la modalité « oui-si », les publics qu'elle concerne, sa mise en œuvre et ses effets dans les pratiques professionnelles des acteur.trice.s de l'enseignement supérieur. Une première enquête qualitative auprès de plusieurs responsables des dispositifs d'accompagnement « oui-si », membres de la gouvernance d'universités mais aussi d'enseignant.e.s-chercheur.e.s et d'ingénieur.e.s pédagogiques plus ou moins impliqué.e.s dans les processus « oui-si » a été menée. Nous avons pu recueillir dix-sept témoignages dans cinq universités différentes, où le dispositif ne s'est jamais présenté d'une façon similaire. C'est à partir de la description de dispositifs « oui-si » vue depuis les responsables et les gouvernances de ces cinq universités que nous nous appuierons dans cette communication. Les résultats de notre enquête rendent compte concrètement des débats de fond qui traversent l'université aujourd'hui : la sélection et le manque de moyens pédagogiques. L'acceptation de ce dispositif par les composantes pourrait donner l'illusion d'œuvrer pour l'égalité sociale et la réussite des étudiants, d'un côté. De l'autre, s'il y a une réunion de forces pour résister à la sélection des étudiant.e.s et à la précarisation de l'université, l'agir ensemble des acteur.trice.s universitaires peut être compris comme étant au service d'un mécanisme de dépolitisation de la question de l'inégalité dans l'enseignement supérieur et la recherche. Tout compte fait, le dispositif « oui-si » divise plus que permet l'agir ensemble parmi les acteur.trice.s universitaires en ce qui concerne l'avenir de l'université française.


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