Enseigner des concepts en histoire en stage. Quel agir ensemble ?
Félix Bouvier  1, *@  , Liliane Portelance  2, *@  , Bastien Sasseville * , Karine Gélinas * @
1 : Université du Québec à Trois Rivières  (UQTR)
2 : Université du Québec à Trois-Rivières
* : Auteur correspondant

Dans une optique d'amélioration continue de l'enseignement-apprentissage, l'intégration de concepts est prescrite en enseignement de l'histoire au secondaire (Ministère de l'Éducation du Québec, 2006). Cette approche, qui accentue l'importance de la conceptualisation (Cariou, 2006; Piéron, 1968), amènerait l'élève à mieux comprendre la société actuelle à la lumière du passé (Bouvier et Chiasson-Desjardins, 2013). Elle favorise le développement de l'esprit critique et de la conscience citoyenne, conditions essentielles de l'agir ensemble. Suivant les directives ministérielles, la formation universitaire prépare les futurs enseignants à utiliser des stratégies didactico-pédagogiques susceptibles d'intégrer les concepts dans l'enseignement. Or, enseignants universitaires et étudiants ne partagent pas nécessairement les mêmes visées de formation. Les seconds déplorent les enseignements trop abs­traits, sans lien avec la pratique (Dufour et al., 2021). Ainsi chez les stagiaires, comment se manifeste l'appropriation des fondements et des pratiques associées à l'enseignement par concepts ? Comment l'agir ensemble, conçu comme une articulation entre formation universitaire et formation pratique en milieu scolaire, est actualisé par les stagiaires ? Quelles tensions peuvent entraver l'agir-ensemble formellement recherché par l'université et ses diplômés ? Cette communication présente des résultats provenant d'une recherche dont l'objectif général est de documenter l'enseignement par concepts dans la pratique enseignante au secondaire en histoire du Québec et du Canada. Nous avons analysé les données qualitatives issues d'entretiens individuels semi-dirigés ainsi que d'entretiens d'autoconfrontation qui portent sur une séquence d'enseignement filmée dans la classe de quatre stagiaires. Nos constats préliminaires indiquent que leurs intentions d'enseignement se situent en cohérence avec la formation universitaire reçue. Ils visent surtout à soutenir la compréhension des réalités sociales et le développement des capacités de conceptualisation. Par ailleurs, leurs pratiques sont partiellement en rupture avec ces intentions en raison, notamment, des difficultés des élèves à conceptualiser. À la lumière de ces résultats, il apparait que l'agir ensemble serait notamment favorisé par une formation initiale mieux adaptée aux réalités du terrain.


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