Expérimenter une méthode d'intelligence collective pour discerner les expérimentations-Covid à pérenniser
Benoit Raucent  1, *@  
1 : Université Catholique de Louvain  (UCL)  -  Site web
Place de l'Université 1 - 1348 Louvain-La-Neuve -  Belgique
* : Auteur correspondant

Beaucoup d'initiatives ont été prises par les institutions et par les enseignants afin de maintenir la « continuité pédagogique » en situation de confinements successifs et de crise sanitaire longue. La liste des « innovations » est longue, l'originalité des moyens utilisés pour assurer la « continuité pédagogique » est vaste (mise en place de visio-conférences en urgence, remplacement des cours magistraux par des vidéos pré-enregistrées, utilisation généralisée de systèmes de questionnement médiatisés par ordinateur, mise en place de nouveaux formats d'examens, accompagnement à distance, mise en place de webinaires...).

Toutefois face l'urgence de la tâche et dans un contexte de fonctionnement « dégradé », les mesures de l'efficacité de toutes ces actions ont été le plus souvent mises de côté. Ce faisant, les centres de soutien pédagogique se sont écartés de leurs balises de fonctionnement qui leur dictent de garder des traces en vue de mesurer l'effet des initiatives sur l'apprentissage des étudiants. Après cette période d'expérimentation intense et le retour à la « normale », nous nous posons tous la question : « Que voulons-nous garder de l'expérimentation covid ? » afin d'envisager la pérennisation des expérimentations les plus efficaces pour l'apprentissage des étudiants. De plus, le coût humain, organisationnel ou technique de ces innovations n'a pas forcément été documenté bien que les efforts aient souvent été importants voire démesurés. Une difficulté supplémentaire est que les traces ont disparu (tout au moins partiellement). Il est donc difficile de porter un regard réflexif. Comment discerner ce qu'il faudrait garder ?

 

Nous souhaitons dans cet atelier travailler avec les contributeurs et participants en expérimentant une méthode de prise de recul à base d'intelligence collective. Nous avons développé cette méthode à partir de deux emprunts majeurs : la méthode du Co-développement (Payette et Champagne, 1997, Champagne, 2021) et la technique du World-café (Brown, 2002). Du co-développement, nous avons retenu le principe de questionner les promoteurs d'une innovation-Covid de manière progressive par des questions de clarification puis de reformulation des problèmes vécus avant de suggérer des solutions. En s'inspirant de la technique du World-café, la méthodologie de l'atelier propose aux participants de comparer plusieurs situations d'innovation différentes afin de repérer les questions génériques vs. spécifiques qui se posent aux promoteurs des dispositifs innovants lorsqu'il est question d'évaluer ou de pérenniser leur dispositif une fois la situation de crise retombée.

Ainsi l'atelier se propose de permettre aux participants de l'atelier de questionner quatre contextes d'initiatives pédagogiques différentes durant la crise d Covid, puis de réfléchir ensuite ensemble aux problématiques communes liées à l'évaluation de l'efficacité et la pérennisation de ces dispositifs construits dans l'urgence.

L'objectif poursuivi dans l'atelier est double :

1) tester l'approche de prise de recul collective développée

2) coproduire une grille de critères permettant d'évaluer l'opportunité de pérenniser un dispositif expérimenté pendant le Covid.


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