Agir ensemble dans l'évaluation de la formation pédagogique des enseignants du supérieur (Symposium)
Nathalie Younès  1, *@  , Christelle Lison  2, *@  
1 : Activité, Connaissance, Transmission, éducation  (ACTé)
Université Clermont-Auvergne, Université Clermont Auvergne
2 : Université de Sherbrooke
* : Auteur correspondant

Le 32e congrès de l'AIPU vise à « apporter des regards croisés sur la complexité et la pluralité de l'« agir ensemble » dans l'enseignement supérieur et sur le comment se créent les conditions du faire et du vivre ensemble ». La question des « modes d'agir ensemble » est centrale dans la problématique de ce symposium portant sur l'évaluation de la formation pédagogique des enseignants du supérieur. En France, en rendant obligatoire la formation pédagogique des maitres de conférences stagiaires au cours de la première année suivant leur recrutement (décret du 9 mai 2017), l'université française a fait un pas de plus dans la mise en œuvre de dispositifs visant à reconnaitre et à promouvoir la mission d'enseignement, mais aussi à l'orienter. Au Québec, sans être obligatoire, ce type de formation, tant que pour les professeurs de cégep que d'université, est valorisée et promue (Lison et Paquelin, 2019). De manière générale, ces actions s'inscrivent dans une politique générale qui a vu s'institutionnaliser, au fil du temps, l'évaluation de l'enseignement par les étudiants dans le cadre de démarches qualité, la formation pédagogique des doctorants et des enseignants et des enseignants-chercheurs, les services dédiés à l'accompagnement pédago-numérique des enseignants et, plus récemment, l'innovation pédagogique ainsi que les approches par compétences et par programme.

Ces politiques sont ponctuées depuis plusieurs décennies par de vifs débats renvoyant tant aux valeurs, aux modèles et aux pratiques des établissements supérieur et des enseignants-chercheurs qu'aux modèles de formation et d'évaluation sous-jacents, entre normalisation, contrôle et développement (Younès et al. 2020). Agir ensemble dans l'évaluation n'est pas simple. Il s'agit dès lors de tenter de saisir la complexité de l'évaluation des dispositifs de formation qui s'articule théoriquement entre plusieurs finalités, met en jeu des politiques formatives parfois contradictoires et se réalise entre des parties prenantes aux intérêts et aux représentations souvent divergents. Ce symposium vise à faire dialoguer différents niveaux d'analyse, différents contextes, différentes méthodes et différents points de vue dans cette évaluation.

Il comporte 4 communications conduites en France et au Québec et une discussion organisée.

La première communication touche le niveau institutionnel et vise à mettre en évidence la façon dont les établissements français se sont saisis de l'injonction de la formation pédagogique des enseignants du supérieur : quels acteurs concernés ? quels dispositifs proposés ? Quelles structures impliquées ? La seconde communication présente un dispositif de développement professionnel pédagogique mis en œuvre au Québec dans le cadre d'une maitrise en pédagogie de l'enseignement supérieur au collégial. La troisième communication s'intéresse au point de vue des doctorants par le biais d'une enquête par entretiens conduite en France auprès de 71 doctorants ayant une expérience d'enseignement à l'université. La quatrième communication explore en quoi les tensions surgissant des confrontations culturelles et professionnelles induites par un dispositif de recherche collaborative évaluative peuvent être considérées et mobilisées comme des oppositions productives potentiellement propices à des déploiements créatifs.


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